Près de 9 millions de décès dans le monde, dont 700 000 en Europe, seraient liés à la pollution atmosphérique. Une nouvelle étude, publiée le 12 mars par la revue “Heart European Journal” relève l’impact de la pollution sur l’espérance de vie. Le point avec votre Pharmacie Daily Pharma à Paris.

Un air pollué est caractérisé par la présence de substances toxiques et de particules en suspension. L’exposition à ces particules fines, principalement de diamètre inférieur à 2,5 micromètres (PM2,5), contribue au développement de cancers, de maladies cardiovasculaires, pulmonaires ou neurologiques.

Mais le plus grand impact est dû aux maladies cardiovasculaires. Celles-ci sont d’ailleurs responsables de 337 000 décès par an en Europe, soit 48% de la surmortalité totale. Les chercheurs estiment qu’il y a un lien direct et fort entre l’exposition à la pollution et les pathologies cardiaques qui représentent, selon les estimations, entre 40 et 80% des décès. La limite annuelle d’exposition de 25μg/m3 fixé par l’Union Européenne est donc insuffisante pour protéger des risques liés à la pollution de l’air ambiant.

Ce facteur de risque, est donc beaucoup plus important que ce qui avait été établi, et semble même dépasser le risque lié au tabac.

Le saviez-vous ?

Nous contribuons tous aux émissions atmosphériques de polluants. L’Etat, les collectivités et les industriels ne sont pas les seuls qui doivent agir afin de réduire les émissions de polluants. Chacun d’entre nous devra consentir quelques efforts afin de protéger notre environnement, notre santé et par conséquent notre futur.

Vous pouvez contribuer à la réduction des émissions atmosphériques de polluants de différentes manières.

Des effets de la pollution de l’air sur la santé sont observés à la fois suite à :

  • une exposition de quelques heures à quelques jours (exposition aiguë, dite à court terme) à cette pollution : irritations oculaires ou des voies respiratoires, crises d’asthme, exacerbation de troubles cardio-vasculaires et respiratoires pouvant conduire à une hospitalisation, et dans les cas les plus graves au décès ;
  • une exposition de plusieurs années (exposition chronique, dite à long terme) à la pollution de l’air ; les effets sur la santé peuvent dans ce cas être définis comme la contribution de cette exposition au développement ou à l’aggravation de maladies chroniques telles que : des cancers, des pathologies cardiovasculaires et respiratoires (asthme, broncho-pneumopathie chronique obstructive, insuffisance cardiaque), des troubles neurologiques, etc.

En France, l’exposition chronique à la pollution de l’air conduit aux impacts les plus importants sur la santé et la part des effets sanitaires attribuables aux pics de pollution demeure très faible (source : L’ANSP).

L’impact sanitaire prépondérant de la pollution de l’air est dû à l’exposition tout au long de l’année aux niveaux moyens de pollution et non aux pics.

L’amélioration de la qualité de l’air se traduit-elle par une amélioration en termes de santé ?

Plusieurs études épidémiologiques ont analysé l’impact sanitaire d’une diminution des niveaux de pollution. Ces études, dites d’intervention, ont confirmé que les bénéfices sanitaires étaient bien réels quand la qualité de l’air s’améliore. Ainsi, par exemple, l’interdiction par le gouvernement irlandais de la vente de charbons bitumineux à Dublin en 1990 a provoqué une diminution nette des concentrations de particules, associée à une baisse de plus de 6% de la mortalité totale dans les 6 années suivant l’intervention.