Le traitement associe régime et insuline.

L’ALIMENTATION DU DIABÉTIQUE

Actuellement, on ne parle plus de “régime diabétique” mais d’alimentation adaptée aux diabétiques. En effet, le diabétique peut, à quelques détails près, s’alimenter normalement, à condition que cette alimentation soit équilibrée.

Les objectifs recherchés sont au nombre de trois :

  • Assurer un équilibre nutritionnel correct ;
  • Eviter des variations trop importantes de la glycémie : il faut ” mesurer ” les glucides et adapter sa dose d’insuline rapide à chaque repas ;
  • Corriger les erreurs diététiques accélérant l’athérosclérose.

La prescription diététique se fait par rapport aux habitudes du patient. Il est primordial de garder ou de ramener le poids à la normale

La répartition calorique globale recommandée est la même qu’en cas de diabète non-insulino dépendant :

  • 45 à 50 % de l’apport énergétique sont fournis par les glucides, que le régime soit normocalorique ou hypocalorique ;
  • 35 à 40 % de l’apport énergétique sont apportés par les lipides ;
  • 15 à 20% par les protides.

Les féculents ne sont pas supprimés mais la quantité doit être évaluée à chaque repas. Pour que l’alimentation n’apporte que 30% de lipides, le diabétique devra :

  • Choisir des aliments maigres ;
  • Effectuer des cuissons sans matières grasses : à l’eau, à la vapeur, au four, au gril ou dans les poêles à revêtement antiadhésif ;
  • Privilégier les huiles de tournesol, de maïs ou de pépins de raisin et les réserver pour les salades ;
  • Augmenter la quantité de poissons ;
  • Réduire l’ingestion de graisses saturées pour obtenir la diminution du taux de cholestérol, l’athérosclérose étant l’un des principaux facteurs de mortalité chez le diabétique.

Pour lutter contre l’hypertension artérielle, une restriction modérée en sel est recommandée.

Quant aux glucides, le diabétique doit les avec attention. Le régime hypoglucidique n’est plus conseillé car il entraîne une augmentation néfaste des lipides à long terme.

Il faut privilégier les glucides qui ont le pouvoir hyperglycémiant le plus faible: on conseille les lentilles, les pois cassés, les haricots secs en alternance avec les pommes de terre, les pâtes, le riz, la semoule, les pois chiche et les céréales. Le sucre reste interdit en dehors des repas. Un dessert sucré peut être pris à la suite d’un repas complet comprenant des lipides, des protides et des glucides. La régularité des apports glucidiques et leur répartition dans la journée sont primordiales quand le diabétique est traité par 2 injections d’insuline semi-lentes. La répartition est variable d’un patient à l’autre et dépend de l’activité physique, des contraintes socioprofessionnelles, du type d’insuline utilisé, du cycle glycémique, etc. Mais en tout état de cause, tout repas, ou toute collation, doit comporter des protides, des lipides et des glucides. Le fruit ne représente donc pas la collation idéale.

LES FIBRES

Elles n’ont aucun rôle nutritif mais sont obligatoires. Mélangées aux aliments, elles ralentissent l’absorption des glucides, diminuent le taux de cholestérol et régularisent le transit intestinal. Légumes verts (poireaux, épinards, salsifis, céleri, bettes, fenouils, asperges), fruits avec peau, pain complet, pain au son, flocons de céréales, farine complète ou de seigle, riz brun complet et légumes secs (pois, fèves, lentilles, haricots secs) sont donc nécessaires.

LES ÉDULCORANTS ET PRODUITS DE RÉGIME

Deux types d’édulcorants (“adoucissants”) sont utilisés dans l’industrie alimentaire :

  • Les édulcorants de synthèse comme la saccharine et l’aspartame se trouvent dans les boissons dites ” light ” et dans les yaourts. Ces édulcorants, chimiques ou végétaux, ne sont pas nutritifs ;
  • Les édulcorants de masse (ou de charge). Ce sont des polyols (sorbitol, mannitol, maltilol, xylitol, sirop de glucose hydrogéné ou lycasin). Caloriques, on les trouve dans les chewing-gum “sans sucre” (la mention “sans sucre” au singulier signifiant, en France, “sans saccharose”), dans les chocolats et bonbons “sans sucre” ou “sans sucre cariogène”. Il faut savoir qu’un sucre “non cariogène” peut apporter des glucides et des calories.

Le fructose a une place à part et seul un sujet diabétique très bien équilibré peut en consommer modérément. Il est source de calories et n’est pas un sucre “allégé”.

Les produits dits “de régime” sont très nombreux. Une lecture soigneuse des étiquettes est alors recommandée. Certains de ces produits sont allégés en glucides mais enrichis en lipides ou en autres nutriments et sont au final normalement caloriques. On trouve sur le marché des produits édulcorés avec un mélange soit d’édulcorants de synthèse et d’édulcorants de masse, soit d’édulcorants de synthèse et de fructose, soit d’édulcorants de synthèse et de saccharose…L’étiquette mentionne parfois le terme “hypoglucidique” ou “pour diabétique”. Le consommateur doit dans ce cas vérifier la valeur énergétique des produits et leur taux de glucides.

QUELQUES PARTICULARITÉS DE L’ALIMENTATION DU DIABÉTIQUE

La régularité des horaires de repas est un facteur important d’équilibre glycémique. En cas d’activité sportive, le régime doit être adapté. La ration énergétique totale et donc la ration glucidique seront augmentées. Une collation supplémentaire avant et après l’effort est souhaitable.

En cas de maladie intercurrente, le patient diabétique ne doit pas sauter de repas. Les glucides seront pris sous forme d’aliments facilement assimilables (potages de céréales, biscottes, purées, pâtes, riz, compotes, tisanes sucrées…).

LE TRAITEMENT PAR INSULINE

L’insuline est le seul médicament du diabète insulinodépendant. Sulfamides et biguanides n’ont aucun intérêt en dehors de la période initiale de rémission éventuelle. Depuis une dizaine d’années, les techniques de fabrication et de purification de l’insuline ont été révolutionnées. Actuellement le moyen le plus simple est le stylo à insuline. Ainsi, il permet une injection très facile et pratiquement indolore. Le dosage est uniformisé : 100 unités par ml.

A l’avenir, l’objectif est d’imiter au mieux la sécrétion physiologique d’insuline, à savoir une diffusion massive au moment des repas et en dehors des repas. Actuellement, un nombre d’injections quotidiennes élevé permet un équilibre glycémique fin mais impose de fortes contraintes aux patients.

Le médecin devra donc choisir comme schéma thérapeutique un compromis entre l’objectif souhaitable et les contraintes acceptables par le client. L’acceptation d’une insulinothérapie très intensive (dite “optimisée”) nécessite plus de trois injections quotidiennes d’insuline et plus de trois contrôles de la glycémie. Ces dernières années, les progrès de l’autosurveillance et l’avènement des stylos à insuline ont simplifié cette insulinothérapie.